Quand des élèves de 6e du collège Léon Blum de Villiers-le-Bel revisitent le conte du Petit Chaperon rouge, de Charles Perrault, ça donne ça : un ovni littéraire truffé de références urbaines. Rien qu’t’inquiète.
C’est l’histoire d’une meuf charmante, la plus bonne du tiéquar.
Sa daronne la kiffait salement, et sa grande-daronne bien plus encore. Elle lui offrit une superbe doudoune rouge Armani, pour bien mettre en avant sa petite paire de eins ; toute la téci l’appelait le Petit Chaperon Rouge.
Un jour sa mère lui dit :
“Va voir comme se porte ta grande-daronne, car on m’a dit qu’elle était sur le point de clamser, porte lui ce kebab en galette, complet sauce samouraï, et cette cannette de Seven Up saveur mojito.”
Le Petit Chaperon rouge partit aussitôt pour aller chez sa grande-daronne, qui demeurait dans la cité d’à côté.
Pas de galette, mais une carotte.
Elle rencontra un Loup, qui eut bien envie de la grailler ; mais il eut chaud, les keufs rodaient. Il lui demanda où elle allait ; cette blédarde, qui ne voyait aucun problème à taper la discute à un Loup, lui déballe tout.
-Demeure-t-elle bien loin ? lui dit le Loup. Starfoullah, répondit le Petit Chaperon Rouge, c’est encore plus loin que le Tati!
Le Loup, lui propose de faire la course ; il détale, en mode Usain Bolt, pendant que l’autre boloss tape des photos des papillons avec son Iphone pour les mettre sur Snapchat.
Le Loup met la boulette, il arrive devant la porte, il heurte, toc toc.
“-Qui est là ? – C’est le Petit Chaperon rouge (dit cet énorme mytho), j’ai ton grec, chef!”
La grande-daronne lui crie : “Tire la chevillette, la bobinette cherra.” MDR, ça veut rien dire!
La porte s’ouvre. Il se jette sur la grande-daronne, la ronge comme un poulet KFC ; ce daleux n’avait rien damé depuis trois jours, en mode ramadan!
Le loup ce sale iench.
Le loup ferme la porte, et va se coucher dans le lit de la grande-daronne. Toc toc. “Qui est là?”
Le Petit Chaperon rouge prend d’abord peur, en entendant cette grosse voix de bonhomme, mais il finit par rentrer.
“Pose le kegré, il va pas s’envoler”, lui dit le loup ; “viens donc avec moi, te poser au calme”.
Le Petit Chaperon rouge se déssappe, la coquine ; elle est quand même bien étonnée de voir à quoi ressemble sa grande-daronne à oualpé : un torse à la Vikash Dhorasoo frère!
Elle lui dit :
“-Grande-daronne, t’as de ces bras! – C’est pour mieux te mettre des tréha -Grande-daronne, t’as de ces jambes! – C’est pour mieux détale -Grande-daronne, t’as de ces oreilles! – Justement, pas la peine de gueuler! -Grande-daronne, t’as de ces yeux! -Je suis presbyte, petite casse-couille. -Grande-daronne, t’as une de ces gueules! -Et toi t’ouvres trop la tienne!”
Même Nabila pourrait deviner comment ça se finit.
Merci à M. Daniel, prof de français à l’initiative de cette réécriture avec ses élèves de nous avoir permis de reprendre ce merveilleux texte.